Le Musée de Moissac que vous n’aurez pas (2)

Après un trop longue interruption (indépendante de notre volonté) du feuilleton « Le Musée de Moissac que vous n’aurez pas » voici l’épisode n°2 :

   Le bâtiment de l’église Saint-Martin de Moissac était un établissement de bains gallo-romains

    Dès le début du XXe siècle les fouilles d’un archéologue moissagais Armand Viré (voir épisode n°1)  avait permis de découvrir le pot aux roses : la modeste église de Saint-Martin, coincée entre route et gare SNCF, abritait de rares vestiges des premiers siècles de notre ère.

     A. Viré découvrit un hypocauste gallo-romain sous l’église. L’hypocauste est un système de chauffage par le sol : au-dessous du plancher d’un bâtiment (maison d’habitation ou autre usage) règne un entresol dans lequel, entre des pilettes de brique, circule l’air chaud produit par un brasier entretenu, dans un petit espace latéral aménagé. Les caractéristiques de construction d’un hypocauste datent le bâtiment dont il fait partie.

    On comprit dés lors que le site de Saint-Martin avait pour origine les III ou IVe siècles après J-C ( quelques objets dont des monnaies romaines vinrent confirmer ces datations). On parlait d’une villa mais les découvertes ultérieures (fouilles dirigées par Bastien Lefèbvre) allaient montrer qu’il s’agissait surtout d’un dispositif quasi complet de THERMES. Ces thermes ne subsistaient pas qu’ à l’état de vestiges enfouis : le remarquable travail de Patricia GiIllet-Baudrix prouva que les murs quasi complets des anciens thermes étaient encore ceux de l’église Saint-Martin. 

    Saint-Martin, toujours à l’heure actuelle, est l’un des très exceptionnels établissements de bains gallo-romains conservés presque intégralement. 

    Le musée que vous n’aurez pas vous aurait expliqué et montré comment Moissac possède un nouveau trésor de patrimoine, à travers des éléments issus de l’hypocauste (dalles, éléments de tubulures murales, etc., etc.), des éléments de sarcophage du lieu d’inhumation extérieur, des coquilles et des souvenirs -en jais- de pélerins de Saint-Jacques de Compostelle, inhumés à Saint-Martin, etc. 

    Les dernières fouilles et relevés architecturaux ont permis de faire une restitution 3D des thermes gallo-romains avant le transformation (pas si importante) en église paroissiale.  Le « musée-que-vous-n’aurez-pas » aurait permis au visiteur de plonger avec la technique moderne à l’intérieur de ces thermes luxueux ( certains parements intérieurs étaient en marbre). 

   Il est fort probable que les tout premiers chrétiens du pays moissagais ont caché leurs assemblées – interdites jusqu’à l’empereur Constantin – dans ces bains. Ils purent par la suite les transformer en lieu d’ inhumation et de culte.

  Last but not least : aux XV-XVIe siècles une des chapelles de l’église Saint-Martin fut ornée par un artiste de grand talent de peintures murales. Le « musée-que-vous-n’aurez-pas » vous aurait proposé d’admirer deux grands panneaux (déposés pour restauration) de ces peintures gothiques.

A bientôt pour de nouvelles découvertes de notre bonne ville (VIRTUELLES !)

 

 

 

 

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